Rudolf Faluvégi - Handball à l’international

2022-11-11

Rudolf Faluvégi est un joueur de handball hongrois faisant partie du club suisse HSC Suhr Aarau. Il vient de commencer sa deuxième saison en tant que membre du HSC après avoir joué en première division allemande et française. Dans cette interview, nous allons l'interroger au sujet de son sport, de ses aventures et de sa vie privée.

Comment décririez-vous le handball ?

Le handball est un jeu fascinant. Il est technique, rapide, dynamique, violent, stratégique et très spectaculaire. Il peut vous tenir en haleine pendant les 60 minutes que dure le match. Pour moi, c'était un match parfait!

Comment devient-on un sportif professionnel?

J'étais déjà impliqué dans le sport quand j'étais enfant. Mon père est un joueur de basket-ball de la ligue du dimanche et un gars très sportif, donc assister à des tournois ou faire du vélo avec lui était une routine hebdomadaire pour moi. À l'âge de 10 ans, nous avons déménagé et j'avais désespérément besoin de trouver une passion à laquelle je pouvais m'identifier. Le handball est entré dans ma, m’a rempli de confiance et m’appris le sens des valeurs. Il est inutile de dire ce que cela signifiait pour un adolescent anxieux. J'étais prêt à investir de la sueur, des larmes et du sang dans ce jeu et cela m'a plutôt bien réussi.

J'ai réalisé mes rêves les plus fous en jouant en première division hongroise à l'âge de 17 ans, en signant mon premier contrat professionnel et en quittant la maison familiale à l'âge de 18 ans, en remportant la médaille de bronze du championnat et en étant sélectionné dans l'équipe nationale hongroise à l'âge de 20 ans. Ensuite j’ai rejoint l’équipe française de Nantes en Ligue des champions à l'âge de 23 ans et par après la Bundesliga à l'âge de 25 ans. Ce ne sont là qu’une partie des étapes de ma vie. Il y a beaucoup plus d’implications, surtout quand on pense au voyage aventureux que j'ai eu en dehors du sport.

Cela signifie que la Suisse est votre troisième pays étranger où vous jouez au handball en peu de temps ? Quelles ont été vos expériences les plus remarquables en vivant et en jouant à l'étranger?

Oui, ça a été un sacré voyage. Il est juste de dire que nous avons vécu dans des endroits extraordinaires et que nous avons été en contact avec des personnes fantastiques. Dans mon cas en particulier, l'histoire ne réside pas uniquement dans les rêves que j'ai réalisés, mais également dans les complications imprévues que ces souhaits peuvent entraîner. Dans mon cas, le handball est plutôt un initiateur et m'a fait vivre beaucoup de choses. En France, j’ai fait l’extraordinaire expérience de jouer à guichets fermés devant un public déchainé en Ligue des champions un jour et le lendemain flâner en toute quiétude main dans la main avec ma femme dans l’adorable ville de Nantes. Le souvenir de devenir parents s'y trouve également. D'Allemagne, je garde précieusement les journées printanières ensoleillées à l'époque du corona, alors que nous attendions l'arrivée de notre deuxième enfant. J'ai également noué quelques amitiés très fortes au cours de cette période que j'adore vraiment. La Suisse m’offre la chance de jouer un rôle important au sein du HSC, un rôle que j'espérais vivement. Et la magnifique aventure de nous quatre qui grandissons ensemble en tant que famille.

Visiblement vous n’êtes pas seul. Qu'est-ce que cela fait de vivre ces aventures avec votre famille et comment fait-elle pour surmonter ces changements perpétuels?

Ma famille représente beaucoup pour moi, vous savez. J'ai toujours voulu être un jeune père et passer le plus de temps possible avec ceux que j'aime. Heureusement, j’ai rencontré la personne avec qui j’ai pu construire cette famille. Étrangement, être un père, un mari me remplit des mêmes sentiments que le handball à ses débuts. De la valeur et de l'importance. Ils sont la force qui me fait regarder au-delà de moi-même et du handball. Ils vivent évidemment tout ce que je vis. Ils partagent mon bonheur ou soulagent ma peine quand il le faut. Je me souviens être rentré à la maison avec un ligament croisé fraîchement déchiré et suis simplement tombé dans leurs bras. Ils m'ont soutenu et permis de continuer. Aujourd’hui les enfants sont plus grands, ce qui offre à mon épouse la possibilité de travailler et d'avoir un peu d'intimité pendant quelques heures dans la journée. Cette stabilité que nous avons atteinte en termes de vie familiale est très importante pour nous et sera une priorité absolue à l'avenir.

Comment vous sentez-vous en Suisse ? Pourriez-vous vous imaginer de vous y installer définitivement?

J'adore cet endroit. Les gens nous ont accueillis chaleureusement, moi et ma famille. Il a fallu un certain temps pour résoudre le problème de stabilité mentionné plus haut en termes de routine quotidienne, mais nous avons heureusement dépassé ce stade. Les enfants vont à la crèche, ma femme travaille et je m'éclate. Je peux même consacrer quelques heures à mes études tous les jours. Je suppose que nous sommes devenus assez bons pour fonctionner indépendamment des circonstances. Nous n'avons pas encore eu l’occasion de visiter beaucoup d’endroits en Suisse ! Avec les enfants nous avons plutôt profité des installations locales. Nous aimons nous balader dans la nature, j’aime particulièrement les rives de l'Aare. J’adore voir et vivre les gens qui sont en harmonie avec leur environnement, ils le vivent, ils en profitent et ils le protègent. Mais j’ai hâte d'explorer le reste de la Suisse!

Nous réfléchissons constamment à l'avenir. Comme je l'ai dit, je suis très content que la situation actuelle nous convienne à tous et j'espère la stabiliser et la prolonger. Je veux que mes enfants grandissent dans la stabilité et la paix et, de ce point de vue, il est difficile d'imaginer un meilleur endroit que la Suisse.

Parlez-nous de votre histoire avec le HSC jusqu'à présent. Quels sont les objectifs pour la saison en cours?

J'ai rejoint l'équipe lors de la saison dernière en février. Les choses se sont immédiatement bien passées et j’en suis très heureux. Nous avons une équipe très forte et soudée avec techniquement trois sous-équipes. Nous avons un groupe de vétérans, un groupe de jeunes taureaux et un groupe de jeunes très talentueux. C'est une configuration particulièrement saine. La plupart des joueurs peuvent se développer et cette satisfaction se traduit par un grand esprit d'équipe. Nos entraîneurs font un excellent travail en gérant tous ces personnages polyvalents. Nous avons pris un bon départ dans la ligue, mais la division est très équilibrée. Nous devons rester concentrés pour faire tourner les choses à notre façon et atteindre nos objectifs. La saison dernière, nous avons terminé 5ème, avec un sentiment de déception à la fin, donc cette année nous espérons plus.

Moi, personnellement, j'espère une médaille et une chance de revenir dans la compétition européenne qui a été toute une aventure l'année dernière. La clé pour cela est une performance stable et conséquente pendant la saison régulière, afin d'être dans la meilleure position pour les playoffs qui sont en fait un bain de sang. Nous avons les meilleurs et les plus engagés des fans de toute la ligue, donc avec leur soutien nous pouvons aller de l'avant match après match.

À propos de HSC Suhr - Aarau

Le HSC Suhr Aarau a été créé en 2009 par la fusion de TV Suhr et BTV Aarau. Le club a été deux fois champion suisse en première division et deux fois vainqueur de la Super Cup. Il est connu pour son excellente formation des jeunes joueurs. Les équipes juniors du HSC comptent actuellement plus de 200 joueurs. La philosophie de l'organisation est largement basée sur l’évolution et l'intégration de ces talents locaux dans l'équipe adulte. Il y a plusieurs joueurs dans l'équipe nationale suisse qui ont été formés au sein des équipes du HSC. Les matchs à domicile ont lieu dans la Schachen Halle, dont la capacité est estimée à 2000 personnes.

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