2025-10-01 | ![]() ![]() ![]() ![]() |
Aujourd’hui, Public Eye a remis à la Chancellerie fédérale une pétition signée par 34 670 personnes demandant des mesures contraignantes pour favoriser une industrie textile plus durable. Le Fonds suisse pour la mode proposé pose les bases d’une régulation stratégique qui, par son effet incitatif, va bien au-delà de la « contribution au recyclage » aujourd’hui largement discutée.
Les débats actuels au Parlement, au sein de l’industrie et dans l’opinion publique montrent que le moment est venu de mettre en place des mesures systématiques et ambitieuses pour lutter contre les dérives de la fast fashion, en Suisse aussi. Début septembre, une large coalition de la société civile organisait une action symbolique sur la Place fédérale pour demander au Conseil fédéral et au Parlement d’agir. Aujourd’hui, Public Eye renforce la pression avec la remise de sa pétition, signée par 34 670 personnes, qui réclame la création d’un Fonds suisse pour la mode.
Ce fonds obligerait les entreprises vendant des vêtements jetables à participer aux coûts des dommages sociaux et environnementaux causés par leur modèle d’affaires. Le principe est simple : pour chaque nouvel article mis sur le marché helvétique, les entreprises versent une contribution. Plus les habits sont durables, moins celle-ci est élevée. Cette mesure encouragerait la baisse des coûts de réparation, l’augmentation de l’offre de seconde main, la promotion d’un recyclage de qualité ainsi que le soutien à une production plus durable.
Les conséquences néfastes de la fast fashion sont de plus en plus visibles, en Suisse comme à l’étranger. Alors que les déchets textiles polluent depuis longtemps des régions entières et des zones marines en Afrique, les collectes de vêtements usagés dans notre pays sont inondées d’articles de mauvaise qualité. De nombreux parlementaires, et même une partie du secteur, ont désormais compris que cette situation ne pouvait plus durer et ont fait des propositions. L’analyse publiée aujourd’hui par Public Eye montre que celles-ci ont un (petit) dénominateur commun : une contribution anticipée au recyclage.
l revient désormais au Parlement et au Conseil fédéral de poser les bons jalons. Trois options sont envisagées : une variante volontaire contrôlée uniquement par l’industrie, un modèle juridiquement contraignant pour toutes les entreprises qui mettent des vêtements sur le marché suisse, et l’intégration d’une taxe de recyclage dans une stratégie politique globale pour des textiles durables et équitables. Le fait que trois options soient aujourd’hui sur la table illustre l’énorme pression à agir, mais aussi le large soutien dont bénéficie le Fonds suisse pour la mode.
Photo : Public Eye - Florian Blumer