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Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la révolution est une installation végétale de Marc Buchy, réinterprétant les recherches du naturaliste suédois Carl von Linné sur la possible création d’une Horloge de Flore.
Ce précurseur de la chronobio- logie dresse en 1751, dans Philosophia Botanica, la liste d’une quarantaine de plantes à fleurs qui s’ouvrent à des moments déterminés de la journée et suggère qu’il serait possible de lire l’heure avec précision, en observant le moment où certaines espèces de plantes ouvrent et ferment leurs corolles. Bien que ce concept ait rencontré un grand succès et ait été prolongé ultérieurement par d’autres botanistes et artistes, l’Horologium florae ne fut jamais pleinement réalisée dans sa version originale. En raison de la spécificité du projet et de sa complexité, l’artiste s’est entouré de deux paysagistes, Michel Pena et Eva Maric, ainsi que de l’ethnobotaniste Gil Ferrand.
Lauréat du programme de soutien Mondes nouveaux du ministère de la Culture avec ce projet, Marc Buchy a choisi de déployer cette œuvre sur la zone ouest du Parc des Glacis de Besançon. Depuis cette partie du parc en promontoire, l’horizon s’ouvre sur les collines et le clocher de la cathédrale Saint-Jean, abritant l’Horloge Astronomique, point de départ de cette réflexion sur le temps. Composée de veines et taches végétales s’étalant selon les contours du parc, l’installation délaisse ainsi toute correspondance formelle au cadran d’une horloge. Le public est invité à traverser librement ces dédales de végétaux et à éprouver patiemment ces petites modifications organiques au cœur du tissu urbain.
Marc Buchy est un artiste plasticien basé à Bruxelles (Belgique). Artiste conceptuel, son travail prend des formes très diverses passant par un sifflotement au coin d’une rue à une recette de glace au chocolat ou l’apprentissage performatif d’une langue dite « en voie de disparition », jusqu’à la très grande installation florale de Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la révolution. Désirant interroger le capitalisme cognitif et les diverses modalités du savoir, cette dernière œuvre est l’occasion pour lui de prolonger l’un des fils rouges de son travail : la perception, mesure et lecture du temps.
Besançon - Parc des Glacis - librement accessible en permanence jusqu’à l’automne.
Marc Buchy, artiste ; Gil Ferrand, ethnobotaniste, conseiller scientifique ; Michel Péna, paysagiste-concepteur, maître d’œuvre ; Eva Maric, paysagiste-infographiste ; Agence Eva Albarran & co, producteur délégué ; Marie Lécrivain, design graphique avec Studio Luuse (Antoine Gelgon, Lara Dautun, Natalia Pageau), conception numérique ; Immortel Infra (205TF) & Post Gill Sans (Ésad•Valence), typographies ; Yves Morel Workshop, soclage ; Léa Serre, Nicolas Henriot, stagiaires.
Photographe officiel : Nicolas Waltefaugle